La Vallée idéale se concrétise. De nombreux travaux pour valoriser en priorité les lieux de vie sont en cours ou à venir. Zoom sur les principaux.
Amiens : la porte d’entrée de la Vallée idéale
La première novation a été de considérer Amiens comme la porte d’entrée de la vallée idéale, avec le renouveau du quartier de la gare en connexion avec le fleuve et la vallée, par l’édification de la passerelle « L’Hortillonne ».
La véloroute Vallée de Somme est ainsi devenue un axe de développement urbain consacré aux mobilités douces.
Le design particulièrement soigné de la passerelle montre toute la valeur ajoutée que l’on peut tirer d’un geste harmonieux. C’est tout le sens de ce que devrait être à court terme le projet « un pont, une œuvre ». Le pont est un lien entre les hommes, il réunit ce que la nature a séparé. Il est symbole d’union.
Le second acte sur Amiens va être la reconstruction de la passerelle « Samarobriva », qui relie le parc Saint-Pierre au quartier Saint-Leu. La Ville d’Amiens en a confié la maîtrise d’ouvrage déléguée à la Société Publique Locale (SPL) Vallée idéale développement. À la demande du Département, financeur du projet, la dimension artistique a été intégrée dès la conception de l’ouvrage. Sa livraison est prévue en 2024.
La prise de conscience de l’importance du fleuve dans la ville, va se traduire également par l’étude co-financée par le Département, sur l’éventuel déploiement de nouveaux équipements fluviaux sur son territoire.
Propriétaire du port d’Aval, le Département va très prochainement aménager les espaces au bord du quai afin d’accueillir, dans de meilleures conditions, de nouvelles activités au bord de l’eau. Les travaux sont menés en concertation avec la Ville d’Amiens et Amiens Métropole. Ils viennent conforter le travail partenarial mené en 2020 pour amener sur site l’eau et l’électricité.
Le site des hortillonnages et son parcours de jardins artistiques, seront aussi l’objet de toutes les attentions afin d’en préserver le caractère exceptionnel.
Abbeville, là où la Vallée s’ouvre sur la Baie de Somme
Abbeville, deuxième ville du département, doit trouver une place importante dans la démarche compte tenu de sa position géographique, de sa connexion ferroviaire et du nouveau lien établi avec le fleuve.
À Abbeville, le prolongement de la véloroute Vallée de Somme a débuté sous maîtrise d’ouvrage départementale.
Grâce aux aménagements qualitatifs complémentaires pris en charge par le Département, la communauté d’agglomération Baie de Somme et la ville d’Abbeville, pour la relier au tissu urbain environnant, celle-ci est devenue un véritable outil de régénération urbaine. Une nouvelle place a ainsi été redonnée au fleuve dans la ville.
Une étude d’incidences réalisée par la SPL Vallée idéale développement, identifie d’autres perspectives de développement.
De plus, sous maîtrise d’ouvrage départementale, la rénovation de la traverse du Ponthieu a débuté et va se poursuivre, avec l’objectif de créer à terme un axe structurant Amiens – Saint-Riquier – Baie de Somme, par sa connexion à la Véloroute Vallée de Somme.
À proximité, l’avenue de l’une des plus belles gares de France sera valorisée pour répondre aux attentes des habitants et des visiteurs. Le boulevard qui longe le canal sera aussi retravaillé pour créer une ambiance qualitative et apporter du confort aux usagers.
Quelques pistes envisagées à plus long terme
Dans la continuité des aménagements autour de la véloroute, la requalification de l’avenue de la Gare est à imaginer pour lui conférer un statut de porte d’entrée de la ville depuis le pôle d’échange multimodal de la gare.
L’île d’Abbeville pourrait davantage être révélée, notamment par la requalification du square du Pont de Talance.
Long et Longpré-les-Corps-Saints : une étape de choix entre Amiens et la Baie de Somme
Le projet sur le territoire des communes de Long et de Longpré-les-Corps-Saints a été identifié comme prioritaire, du fait de sa situation, entre Amiens et la Baie de Somme, mais aussi de leur patrimoine exceptionnel qui attire déjà de nombreux promeneurs et visiteurs.
L’étude d’incidences remise en 2022 par la SPL Vallée idéale développement a confirmé ce potentiel. Elle propose différentes perspectives de développement visant à faire de Long et Longpré-les-Corps-Saints une étape de renom de la vallée idéale. Suite aux travaux de démolition et après une phase de gestion transitoire et d’étude de maîtrise d’œuvre, l’île de long deviendra un nouveau « coeur » de village, lieu de rencontre entre l’Homme et la nature.
Un protocole de développement viendra traduire les intentions des partenaires.
Les acquisitions, dans le cadre de la politique Espaces Naturels Sensibles, se poursuivront dans un but de renaturation et d’ouverture des paysages, qui feront partie intégrante de la politique de développement territorial.
Une liaison au village voisin, Longpré-les-Corps-Saints, et à sa gare, sera aménagée, à travers les marais, pour accentuer l’offre de découverte et la mobilité décarbonée
Quelques pistes envisagées à plus long terme :
La chaussée du Catelet sera réaménagée pour mettre en scène les paysages et permettre aux piétons et aux cyclistes d’y trouver leur place.
Un observatoire sur le site dit du « Trou Madame » permettra de prendre de la hauteur pour admirer les espaces naturels.
Une passerelle reliera l’île de Long au chemin de halage.
Le stationnement sera amélioré.
Eaucourt-sur-Somme : la Vallée idéale prend de la hauteur
Pour renforcer l’attractivité de ce village, situé à mi-chemin entre les gares d’Abbeville et de Pont-Rémy, un jardin panoramique va venir prendre place au pied du moulin et de l’auberge, propriétés communales. Des chemins de randonnée vont relier la vallée, déjà bien équipée, au coteau où la vue est époustouflante.
Une équipe de maîtrise d’œuvre a été missionnée pour concevoir les premiers aménagements destinés à mettre en valeur le panorama offert au pied du moulin. Les premières réalisations pourraient être livrées à l’été 2024. Un protocole de développement viendra fixer les engagements réciproques des partenaires (aménagement, animation, gestion) pour inscrire la progression de la démarche dans la durée
Saint-Valery-sur-Somme : l’arrivée en Baie de Somme
Point de départ ou d’arrivée de l’itinérance au sein de la Vallée idéale, point de jonction avec la Vélomaritime, Saint-Valery-sur-Somme dispose de toutes les ressources pour répondre aux attentes des visiteurs.
A l’entrée Est de la Ville, la jonction entre le canal et l’estuaire reste toutefois à requalifier, pour y mettre en scène les atouts de ce quartier, comme le site du petit train de la Baie de Somme, mais aussi les abords du canal maritime. Ces objectifs guideront le travail à engager prochainement sur cette escale.
Samara : l’histoire au cœur de la nature
Le parc naturel et archéologique de Samara est l’épicentre d’un espace naturel sensible de près de 100 ha, en bord de Somme, aux portes d’Amiens. Pour que le site renforce sa qualité d’étape incontournable de la Vallée idéale, il paraît nécessaire d’y développer l’offre de services à destination de tous les usagers, riverains compris. Une réflexion programmatique va être engagée en ce sens.
La nouvelle maison celte. Célébration de la fête de Samonios.
Ailly-sur-Somme : découverte longue durée
Cofinancée par la Région Hauts-de-France, la création d’un stationnement longue durée sur la rive, face au relai nautique existant, a été entreprise.
Cette première réalisation marque le début d’une reconquête de l’Ile d’Ailly qui pourra s’engager face à la maison éclusière, pôle d’activités au bord de l’eau. Celle-ci est actuellement fermée, dans l’attente d’un nouveau gestionnaire suite à un appel à manifestation d’intérêt lancé par le Département.
Pont-Rémy : l’île mystérieuse
Le Département et la commune réfléchissent actuellement à la requalification du site de la maison éclusière, démolie prochainement. L’objectif est de valoriser le site de l’île. De l’autre côté du pont, le relai nautique vient d’être amélioré pour y accueillir de nouveaux bateaux. Une programmation globale va être engagée avec la commune, pour redynamiser le cœur du village, en mettant en scène le fleuve et le château, lieu d’animation culturelle que la commune souhaite mettre en avant.
© Photo Jean-Paul Grumetz
Corbie : de la gare au fleuve
La mise en valeur des espaces publics entre la gare et le fleuve et l’ouverture du camping sur la véloroute, favoriseront l’attractivité touristique d’une ville riche en patrimoine historique (abbatiale Saint-Pierre, porte monumentale…) .
Le Département va aussi engager prochainement une réflexion avec la commune, pour valoriser le site de la maison éclusière et pour développer les liaisons douces à partir du fleuve vers les sites patrimoniaux à proximité : Mémorial australien de Villers-Bretonneux, étangs de la Barette…
Le mémorial australien de Villers-Bretonneux. Les étangs de la Barette, vus du belvédère Sainte-Colette à Corbie.
Étinehem-Méricourt : un nouveau lieu de rencontre entre l’homme et la nature
Situé à mi-chemin entre Corbie et Péronne, et entre Albert et Rosières-en-Santerre, un espace de plus de cent hectares va redonner une nouvelle place à la biodiversité, en partenariat avec les communes concernées et le Conservatoire des Espaces Naturels des Hauts-de-France.
Des actions de renaturation portant sur une centaine d’hectares d’espaces naturels vont conduire à créer un nouveau lieu ornithologique, dans la continuité des sites existants sur le territoire départemental (Cléry-sur-Somme, le Marquenterre et Grand-Laviers), au cœur du site Ramsar des Marais et tourbières des vallées de la Somme et de l’Avre. Celui-ci sera le support d’une nouvelle expérience à vivre et à partager.
Pour atteindre cette ambition, trois types d’intervention seront menés de manière progressive :
• des actions de renaturation écologique et de sanctuarisation : recomposer un milieu ayant souffert de dégradations d’origine anthropique (artificialisation des milieux, construction d’habitation légère de loisirs…) ;
• la mise en valeur des services écosystémiques sur le site, après évaluation des effets des travaux de restauration écologique ;
• la connexion du site au lieux et équipements d’intérêt à proximité afin d’amplifier son développement et son attractivité.
Éclusier-Vaux : le spot de nature à l’est
Au cœur des boucles de la Haute-Somme, de nouveaux services aux usagers, en complément des gîtes et de la restauration proposés par “Le Domaine des P’tits bouchons” et de la découverte pédagogique de l’anguillère mis en place par le Département, pourront faire d’Eclusier-Vaux un point central de l’itinérance « nature » dans toute la vallée.
L’occasion de rattacher davantage et de mettre en valeur le site de Frise, le port de Cappy, le petit train de la Haute Somme proche de l’écluse de Froissy, la Halte gourmande de la maison éclusière réhabilitée, tous situés dans un rayon de 10 km.
Le belvédère. Le petit train de la Haute Somme. Les abords de la maison éclusière de Froissy.
Une réflexion programmatique sera prochainement engagée sur ce secteur au potentiel exceptionnel, situé à quelques minutes de l’autoroute A1, et au centre géographique de la Région Hauts-de-France ! L’occasion aussi de donner une vraie « identité nature » à ce territoire fortement marqué par l’histoire des conflits mondiaux.
L’Est de la Somme : le chaînon manquant
Les freins juridiques étant levés, le Département de la Somme va se voir rétrocéder par Voies Navigables de France (VNF) la section du Canal de la Somme comprise entre Offoy et Saint-Simon. Longue de 16,4 km et fermée à la navigation depuis plus de 20 ans, des travaux ont débuté au printemps 2023, pour une durée de 4 ans, afin de permettre de nouveau la connexion au canal de Saint-Quentin. La connexion aux grands itinéraires cyclables sera également assurée par la création d’une piste au bord de l’eau.
Dans le cadre de la réouverture à la navigation par le Département de la section Offoy – Saint Simon du Canal de la Somme et de la création de la véloroute, les interactions avec les projets publics ou privés seront à imaginer pour étendre la vallée idéale jusqu’à l’est du département : les jardins dénommés « les hardines », la reconversion du Site Saint-Louis Sucre à Eppeville, les abords des ruines du château de Ham, la liaison avec la gare, la connexion avec la base de canoë kayak, le parc Délicourt ou le chemin de pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle.
La promesse d’une vallée idéale va donc continuer à progresser et à s’imaginer à l’Est de la Somme.
Un pont, une œuvre : l’union renforcée par la culture
Dans le cadre de la démarche « Vallée de Somme, Vallée idéale », le Département de la Somme a pour objectif de sublimer les paysages formés par l’écosystème du fleuve Somme.
Les ponts qui jalonnent le fleuve, sont autant de liens entre les hommes en réunissant ce que la nature a séparé. Ce symbole d’union et de connexion va devenir le support d’un parcours artistique, qui permettra de mieux comprendre l’histoire et la géographie du territoire, de révéler les paysages, de susciter la surprise et les rencontres, et d’associer le goût de la nature à l’enrichissement culturel.
À Abbeville, le projet a été initié par l’intervention de deux artistes membres du collectif CURB, pôle ressource départemental dédié aux cultures urbaines. En connexion avec le développement de la véloroute, deux œuvres ont ainsi été réalisées en septembre 2022 en reflet de la statue de « la femme nue », sur le pont situé boulevard de la Portelette.
4 sites et 4 artistes ont été retenus
Abbeville a ouvert la voie en 2022. Les 3 sites suivants, réalisés à l’été 2023, sont : Lamotte-Brebière avec Vincent Mauger, Corbie avec Matthieu Pilaud et Pont-Remy avec l’Atelier Quand Même. Au deuxième semestre 2023, une nouvelle oeuvre, conçue par Antoine Millan, prendra place à Éclusier-Vaux. Les œuvres seront mises en place en partenariat avec l’association « Arts et Jardins Hauts-de France ».