Plus de 150 hectares de zones humides, au cœur du site Ramsar des marais et tourbières des vallées de la Somme et de l’Avre, vont être dépollués et restaurés. Objectif à terme ? Attirer les oiseaux et les visiteurs.
Une future réserve ornithologique à Étinehem-Méricourt : c’est l’ambition de la commune et du Département qui souhaitent préserver et restaurer ces milieux naturels. « On veut tout simplement redonner à la nature ce que l’homme lui a pris. Tous ces marais, roselières, prairies ont été abandonnés ou dégradés avec des plantations de peupliers, des constructions de cabanes, qui ont engendré de nombreux problèmes : amiante, déchets, rejet d’eaux usées dans les étangs… C’est retrouver un cadre naturel préservé », explique Franck Beauvarlet, maire d’Étinhem-Méricourt et vice-président du Conseil départemental en charge de l’environnement et de la transition écologique.
Face au changement climatique, l’enjeu est aussi de sauvegarder la tourbière : « C’est un énorme réservoir de carbone. Tant qu’elle reste humide et gorgée d’eau, cette matière organique reste stockée dans les sols, mais au contact de l’air, elle va se minéraliser et n’aura plus les mêmes capacités de stockage », prévient Franck Kostrzewa, chargé de mission biodiversité au Département.
Un site accessible au public
La restauration des milieux devrait commencer en 2024 sous l’égide du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France sur les parcelles communales et celles du Département en cours d’acquisition à l’est et à l’ouest de cette future réserve. L’objectif est de rendre accessible le lieu au grand public dès 2025, avec un cheminement qui ferait le tour du site à sa périphérie et l’installation d’observatoires cachés dans la végétation, pour ne pas perturber les oiseaux.
S’il est encore trop tôt pour parler de réserve ornithologique, Franck Beauvarlet se montre confiant : « Dès lors que l’on crée des zones de quiétude pour les oiseaux, ils regagnent vite les milieux naturels. Ce sera une attractivité supplémentaire sur le tracé de la Véloroute Vallée de Somme qui viendra en complément des pépites que nous avons déjà : Cléry-sur-Somme, les étangs de la Barette et nos nombreux belvédères. »
L’objectif, à moyen et long termes, est en effet de faire de ce patrimoine naturel préservé un site attractif au coeur des boucles de la Somme, entre Péronne, Corbie, Albert et Rosières-en-Santerre.
Le projet fait partie des 20 projets lauréats au niveau national de la première édition du Loto de la biodiversité, lancé par l’Office français de la biodiversité et La Française des Jeux.